Ben Cheikh: Personne n’a réclamé l’annulation des tests PCR
Sonia Ben Cheikh, ancienne ministre de la Santé et directrice exécutive de Tahya Tounes, a indiqué, ce mardi, lors de son passage dans Midi Show, que son parti a lancé l’alerte à plusieurs reprises sur la mauvaise gestion de la crise du coronavirus.
"Nombres de communiqués ont été publiés par notre parti à ce sujet, mais personne n’a pris en considération les mises en garde. Il y a une différence entre les paroles et les actes. Le fait d’annuler le confinement obligatoire peut trouver une explication. Mais excepter certaines personnes de l’obligation de présenter un résultat négatif d’un test PCR est inquiétant. Nous sommes en train de suivre les chiffres. La situation est encore très critique. La personne vaccinée peut être contaminée par ce virus mais sans tomber gravement malade. En plus, à ma connaissance, personne n’a réclamé l’annulation de la présentation du résultat négatif du test PCR. Son coût n’est pas exorbitant et sa réalisation n’est pas compliquée", a-t-elle rappelé.
Ben Cheikh a parlé aussi des contradictions entre les travaux du comité scientifique et celles de la commission nationale de lutte contre le coronavirus. "Les décisions ne reflètent pas la situation pandémique en Tunisie. Le nombre des personnes vaccinées reste insuffisant pour décider d’alléger les restrictions. Le rythme de vaccination reste long. Nous n’avons que 130 mille personnes ayant reçu deux doses du vaccin. A cause des multiples retards, le gouvernement s’est trouvé dans l’obligation de revoir ses objectifs à la baisse", a-t-elle estimé.
L’ancienne ministre de la Santé a rappelé que la Tunisie a commencé très en retard l’acquisition des doses de vaccin. "La pression peut permettre de faire bouger les choses. L’exécutif doit passer à l’action car c’est son rôle. Il ne suffit pas d’appeler à l’accélération de l’acquisition des vaccins… Ce message a été passé haut et fort par notre parti lors des réunions, avec le chef du gouvernement. Tahya Tounes appelle aussi au renforcement des mesures. Il faut faire des tests rapides systématiques aux arrivants en Tunisie. Il faut aussi multiplier le séquençage du virus en plus de l’échantillonnage. Le but est de limiter le risque d’entrée des personnes porteuses du virus et surtout de variants causant un danger sur la population", a expliqué Ben Cheikh.
Par ailleurs, l’invitée de Midi Show a estimé que le fait d’accuser le chef de l’Etat d’entraver les efforts du gouvernement ne sert à rien. "En soutenant le gouvernement, notre parti n’a pas signé un chèque à blanc. A chaque fois qu’il faut critiquer et pointer du doigt les erreurs nous allons le faire", a-t-elle noté.